Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.
Le parti pris de Michele Placido a été de filmer en utilisant les couleurs des tableaux du Caravage. C’est un film du clair-obscur, des couleurs sombres de la palette du peintre. Peu de lumière du jour, à part quelques brefs moments d’extérieur dans la campagne autour de Rome ou bien la mer à Naples, le reste se déroule dans l’obscurité des bas-fonds où le Caravage allait chercher ses modèles. Une des bonnes idées du film est d’insister sur la révolution picturale introduite par cet artiste. S’éloignant des modèles de beauté idéale de la Renaissance, Michelangelo Merisi a voulu peindre le réel, le vrai, les gens du peuple. Ainsi dans « La mort de la Vierge » (Louvre), c’est une prostituée morte noyée qui est son modèle. Ses pieds sont sales, ses traits sont ceux d’une femme du peuple. Il est aussi intéressant de voir petit à petit comment s’organise la composition des tableaux : les personnages, les éléments du décor, les objets et la lumière. Même si à la fin nous sommes un peu frustrés car l’œuvre achevée est montrée trop rapidement.
L’intrigue tourne autour de la fuite du Caravage à Naples, capitale du Royaume du même nom, poursuivi après le meurtre d’un citoyen romain par la police de la Papauté, alors Etat souverain. L’Ombre au service du Pape va mener son enquête auprès des connaissances du peintre dont la Marquise Costanza Colonna qui l’a toujours soutenu. Elle est malheureusement interprétée par Isabelle Huppert dont la post-synchronisation est catastrophique. Il est rare maintenant de voir des lèvres bouger sans que cela corresponde aux paroles prononcées comme dans les mauvais doublages de séries télévisées. Et pourtant il semble qu’elle se soit doublée elle-même en postsynchronisation avec un accent italien très approximatif. La production française doit être à l’origine de ce choix au détriment d’une actrice italienne . Louis Garrel est devenu incontournable, passons… Riccardo Scamarcio incarne le Caravage avec talent.
Ce film peut choquer par la violence de certaines scènes mais la vie du Caravage fut « une vie violente ». C’est d’ailleurs le titre d’un des romans de Pasolini, mort comme lui sur une plage…
Merci pour votre retour sur ce film. Je ne l’ai pas vu, mais je trouve intéressant le parti-pris du réalisateur de garder cette atmosphère de clair-obscur, si caractéristique de l’œuvre du Caravage. En revanche j’avoue ne pas connaître du tout sa vie et la violence qu’il a pu côtoyer. Passez un bon week-end.
Bonsoir Anne, en plus du film, il serait intéressant de lire le livre de Dominique Fernandez « La course à l’abîme », dont nous avions parlé dans notre post lors du 450ème anniversaire de la naissance de l’artiste.
Bon weekend
Bonsoir,
Je connais bien évidemment le peintre, mais absolument pas sa vie. Je suis étonnée du problème de synchronisation pour le doublage. C’est peu courant de nos jours pour un film comme ça.
Merci pour ton retour
Bon week-end
Peut-être que la VF est plus au point, du moins avec les acteurs français 😉
Bon week-end
Bonsoir les Matching,
Le parti pris esthétique de la captation de la lumière doit aider à s’imprégner de l’atmosphère picturale de Caravage. On se plonge dans ses peintures finalement.
Etonnant cette façon d’avoir pris le son pour le doublage..
Bon week end.
Très intéressant en effet pour en apprendre plus sur ce peinte. Bon dimanche à vous deux !
A force d’hésiter à le voir il va sûrement m’échapper. Mais il y a tant à voir…
La bande annonce m’avait beaucoup tentée mais depuis j’ai entendu trop d’arguments contre (souvent les mêmes) et convaincants.
Une vie du Caravage, c’est toujours tentant ! Ce film n’est pas dénué de défauts, certes, mais il ne mérite pas des critiques aussi négatives que celles du Masque et la plume par exemple qui l’a descendu en flèche.
je serais bien allée le voir, malheureusement pour le moment il n’a pas été programmé près de chez moi
Il bénéficie d’une assez large distribution. Ça ne va peut-être pas tarder…
Bonjour matchingpoints, je suis d’accord avec votre billet sur l’essentiel. Mais j’ai trouvé le film un peu embrouillé car il n’y a pas de vraie chronologie. Et c’est vrai qu’on aurait pu trouver une autre actrice qu’Isabelle Huppert. Bonne journée.
Le choix des flash-back est toujours risqué. Comme nous connaissions la vie du Caravage, cela ne nous a pas trop choquées. Parmi les nombreux ouvrages sur le Caravage nous vous recommandons « La course à l’abîme » de Dominique Fernandez qui remettra peut-être un peu d’ordre 😉
Bonne journée à vous aussi