Devant le bâtiment conçu par Elizabeth de Portzamparc on cherche à chaque fois à reconstituer les plis de la toge romaine qu’il est censé évoquer.

Peu importe en fait, le Musée de la Romanité est très agréable. Le restaurant, la Table du 2, au dernier étage avec vue imprenable sur les Arènes qui lui font face est devenu un lieu incontournable, apprécié également par une clientèle jeune. On y mange des plats aux saveurs du Sud.

A l’occasion de cette nouvelle exposition temporaire sur une civilisation antique méconnue, celle des Étrusques, le Musée présente plus de 140 pièces : objets de la vie courante, amphores, urnes cinéraires, attirail de guerre, bijoux, statuettes, etc. Elles proviennent pour la plupart du Musée Archéologique National de Florence et du Musée Etrusque « Guarnacci » de Volterra. Les sites étrusques se situent en effet en majorité dans le centre de l’Italie, en Toscane et en Ombrie.

L’origine du peuple étrusque est très ancienne, elle remonte au Xème siècle avant J.C. Elle est encore un sujet d’études car il n’est pas resté d’écrits de cette brillante civilisation, seulement des inscriptions. La langue, malgré de nombreuses recherches en étruscologie, est, encore maintenant, difficile à déchiffrer. Les connaissances que nous pouvons avoir sur les Étrusques ont été transmises par les auteurs grecs et latins et suscitent encore beaucoup d’interrogations.

Comme en Égypte de nombreux objets devaient accompagner les défunts après la mort. Aussi l’exposition présente surtout des pièces provenant des rites funéraires comme les urnes funéraires lorsque les étrusques passent de l’inhumation à la crémation. Les urnes funéraires de femmes sont nombreuses.

Les femmes avaient un rôle actif dans la société. Elles sont souvent représentées avec leurs bijoux,

des bijoux en or et pierres semi-précieuses d’une incroyable finesse et remarquablement bien conservés qui témoignent d’un artisanat évolué.

Nous avions trouvé une copie de boucles d’oreilles étrusques chez un bijoutier à Sienne, bien avant que les boutiques de musées n’existent.

Les femmes étrusques, contrairement aux grecques et aux romaines, participaient aux côtés de leurs époux aux banquets, une activité caractéristique de cette culture. Elles sont aussi présentes sur des célèbres « sarcophages des époux » dont on peut trouver un exemplaire au Louvre.

Les cités étrusques avaient de nombreux échanges avec d’autres centres de la Méditerranée y établissant même des comptoirs. Certains vases nous rappellent les vases grecs.

Tinia, la plus importante divinité du panthéon étrusque présente des similitudes avec le Zeus grec et a influencé le Jupiter romain.

Peu à peu Rome a conquis les cités étrusques qui ont fait ensuite partie de l’immense Empire romain.

Une exposition qui mérite une visite pour découvrir une civilisation raffinée encore peu connue en France.

Il n’y a pas d’audioguide ou même plus simplement de dépliant sur l’exposition elle-même, heureusement les tableaux explicatifs sont assez exhaustifs.