Été 1969 : Buddy, 9 ans, sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité.
Mais vers la fin des années 60, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d’août se fait encore sentir, les rêves d’enfant de Buddy virent au cauchemar. La grogne sociale latente se transforme soudain en violence dans les rues du quartier. Buddy découvre le chaos et l’hystérie, un nouveau paysage urbain fait de barrières et de contrôles, et peuplé de bons et de méchants.
Kenneth Branagh, une fois de plus, nous épate. Il sait tout faire ! Porter à l’écran Shakespeare ou bien Agatha Christie avec le récent «Mort sur le Nil ». Et maintenant ce film en noir et blanc, tel un documentaire, qui raconte son enfance dans la ville qui va devenir le théâtre de sanglants affrontements pendant une trentaine d’années. Comme dans un huis-clos l’univers de Buddy est circonscrit entre la rue, la maison et la cour, l’école, ses parents, ses grands-parents . Cet univers, où un rien l’émerveille mais qui peut se transformer en un lieu menaçant de violence, ainsi que les personnages importants de sa vie sont filmés de son point de vue. Sa mère et son père sont donc forcément beaux (Caitriona Balfe et Jamie Dornan qui les interprètent ont été mannequins), les grands-parents affectueux ponctuent les échanges avec leur petit fils de pointes d’humour tendres. Le noir et blanc passe quelques fois à la couleur quand Buddy va au cinéma, le gamin fasciné deviendra un grand réalisateur après avoir quitté avec regret son univers devenu hostile et sa jolie amoureuse catholique pour l’Angleterre.
La formidable musique de Van Morrison accompagne cette histoire pleine de nostalgie et d’amour. Nous sommes sorties très touchées par ce film et l’adorable petit garçon Jude Hill. Les autres acteurs parmi lesquels Judi Dench et Ciaran Hinds sont bien sûr à l’unisson.
Maigret enquête sur la mort d’une jeune fille. Rien ne permet de l’identifier, personne ne semble l’avoir connue, ni se souvenir d’elle. Il rencontre une délinquante, qui ressemble étrangement à la victime, et réveille en lui le souvenir d’une autre disparition, plus ancienne et plus intime…
Parmi tous les films sortis récemment avec Gérard Depardieu en tête d’affiche, nous avons choisi celui-ci. Maigret c’est un peu Poirot en plus triste. Mais, bien que les intrigues de Simenon soient moins compliquées que celles d’Agatha Christie, nous devons avouer que nous ne nous souvenons pas plus des unes que des autres ! Donc, nous avions vu Jean Richard il y a très très longtemps, pas trop convaincant, puis Bruno Cremer, beaucoup mieux, et maintenant l’immense Depardieu. Ici le suspens de l’enquête demeure secondaire, la résolution est assez rapide, on n’en sort pas vraiment soulagé ni édifié. Décors, coupables, malheurs présents et passés, tout est sombre voire lugubre dans ce film en clair-obscur.
Avec l’âge, l’embonpoint, la fatigue, le jeu de Depardieu a gagné en sobriété. Les quelques pointes d’humour sont retenues. Grand (gros) corps malade, il s’exprime souvent avec une grande douceur. Désabusé, mais pas totalement fataliste car il est obstiné dans son enquête, il domine la distribution.…. Ce n’est pas un Maigret de plus qu’on peut oublier. Patrice Leconte (réalisateur éclectique puisqu’on lui doit les mythiques « Bronzés ») a porté un grand soin à la reconstitution, sans oublier les cadrages et la direction d’acteurs. Un beau film triste.
Deux films à retenir. D’ailleurs, le premier est nommé aux Oscars. Bonne journée à vous deux 🙂
Il mérite d’être distingué. Quand est-il programmé chez vous ?
Bonne journée.
Bonjour les Matching et merci pour vos deux avis.
Deux films totalement différents mais qui font assez parler d’eux en ce moment. Si je devais choisir entre les deux, j’irais voir le premier. Je pense que Maigret attendra que je le visionne de mon salon toutefois, je pense qu’il doit effectivement être joué avec beaucoup de justesse comme vous le soulignez.
Belle fin de semaine.
Belfast va vous enchanter et vous émouvoir. Maigret mérite d’être vu sur grand écran car l’image est très soignée. Bon week-end qui s’approche.
Bonsoir les Matching!
Vous me donnez terriblement envie de voir le premier..Pour être passée à Belfast il y a quelques années, pour le réalisateur, l’histoire..
il faudrait des journées de 72h pour être culturellement au top lol
Très bonne soirée!
Malheureusement il faut choisir !
Passez un bon week-end
Bonjour Matching Points, je n’ai pas encore chroniqué Belfast mais je confirme que c’est un film à voir pour le noir et blanc, pour l’histoire et pour les acteurs. Je n’ai lu que des bonnes critiques pour ce film sur les blogs alors que les critiques du Masque et la plume dimanche dernier l’on assassiné avec méchanceté et je ne comprends pas pourquoi. Concernant Maigret, j’ai aimé l’ambiance années 50 et Depardieu est très émouvant. Bonne journée.
Nous n’avons pas encore écouté les critiques du Masque. De temps en temps ils prennent un film en grippe et ils sont féroces. Kenneth Branagh excelle dans des genres très différents et c’est ce que nous apprécions. Ce film, vu par le regard d’un enfant, est le plus émouvant. Ne nous laissons pas impressionner par le parisianisme 😉
Bonne journée
Je n’aime pas Depardieu mais j’adore Kenneth Brannagh qui, vous le dites, sait tout faire. Cette période noire de l’histoire de l’Irlande du nord est loin d’être oubliée, surtout depuis que le Brexit a ravivé les souvenirs des « troubles » ! Bon dimanche
Un des effets négatifs du Brexit… parmi d’autres, mais qui peut être tragique.
Bonne soirée.
Comme vous j’ai adoré Belfast et le parti pris de filmer la guerre selon le point de vue de l’enfant. Le casting est épatant.
Un très beau film.
Pour Maigret c’est évidement Depardieu qui domine dans tous les sens du terme et comme vous le dites, avec beaucoup de douceur, ce qui lui va très bien.
Deux bons moments de cinéma.
En ce qui concerne Belfast, nous avons écouté la critique du Masque et la plume dont a parlé Dasola. Mais qu’a donc fait Kenneth pour s’attirer les foudres de ces critiques français ?
Kenneth leur a peut-être refusé des billets gratuits pour une avant première.
J’ai hélas renoncé à cette émission. Je n’en pouvais plus de leurs critiques même si elles m’indiquaient que s’ils n’aimaient pas j’aimerais sans doute.
Et puis je les ai vus « en vrai » lors d’une émission enregistrée. ça m’a refroidie. Tous plus antipathiques les uns que les autres, ne s’écoutant pas, s’interrompant et ne se regardant jamais. Seul Jérôme Garcin semblait se réjouir des envolées de ses chroniqueurs.
Nous pensions que c’était de l’entre-soi mais s’ils ne se regardent même pas c’est encore pire ! Dommage, pour nous ce sont de bons souvenirs d’étudiantes aussi, un rendez-vous du dimanche soir quand les replays n’existaient pas.
Les provinciaux (dont nous faisons partie) ont tendance à idéaliser ce qui se fait et se dit à Paris qui nous paraît l’épicentre de la culture. Ne nous sous-estimons pas ! 😉