Au début du XIXe siècle, sur les terres encore sauvages de l’Oregon, Cookie Figowitz, un humble cuisinier, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise. Rêvant tous deux d’une vie meilleure, ils montent un modeste commerce de beignets qui ne tarde pas à faire fureur auprès des pionniers de l’Ouest, en proie au mal du pays. Le succès de leur recette tient à un ingrédient secret : le lait qu’ils tirent clandestinement chaque nuit de la première vache introduite en Amérique, propriété exclusive d’un notable des environs.
Le film de Kelly Reichardt est un anti-western. Il y manque tous les éléments basiques d’un western : pas de troupeaux de vaches, à part justement cette seule et unique représentante, pas de bagarres entre indiens et blancs, pas de shérif, pas de duels avec les colts à la main. Autre fait surprenant, les Indiens sont des serviteurs. Et le format du film n’est pas en CinemaScope pour faire admirer les panoramas des plaines du Far West mais dans un format bien plus intime.
Les héros sont des anti-héros. Ils ne cherchent pas de conflit mais veulent une vie normale, dans la mesure où la rudesse et les conditions de travail le permettent. Cookie est un homme doux et gentil, il n’hésite pas une seconde à porter secours à ce chinois inconnu. Il est même romantique et tellement touchant quand il balaie le sol et met un bouquet de fleurs sauvages dans la petite bicoque minable de son ami ; il est presque ridicule dans ce contexte. King-Lu est un homme bien plus débrouillard et roublard qui a des projets concrets pour l’avenir. Leur amitié est vraie et sincère et ils vont se compléter dans leur nouvelle activité. Cookie donne un peu de douceur aux villageois avec ses beignets croustillants, en quelque sorte des madeleines de Proust dans le dur quotidien. Mais le rêve américain de devenir riche va s’effondrer, la morale sera sauvée, leur vol sera puni !
La force du film réside dans la description des conditions de vie dans ce nouveau pays. La nature est belle, encore sauvage. Mais tout est difficile, c’est une survie quotidienne. Rien d’extraordinaire ne se passe, chacun doit subvenir à ses besoins dans un environnement encore peu civilisé. Le seul notable du coin, bien installé dans une maison coquette, a la nostalgie du pays. Son envie d’un clafoutis va faire basculer l’histoire qui tourne au drame.
On peut naviguer entre deux avis, ce sentiment ambivalent que nous avons déjà ressenti pour un autre film de Kelly Reichardt La dernière piste .
Oui, le film est long, dès le début comme dit justement Pascale. En plus, il n’y a pas de suspense puisque dès les premières images on devine l’issue fatale. Mais, cette narration est tellement faite de douceur, avec l’amour du détail concernant toutes les petites choses qui, à priori, n’ont pas beaucoup d’importance et qui sont valorisées à l’image. C’est une sorte de slow cinéma, peut-être parce que c’est un « western » fait par une femme ?
Nous avons adhéré à ce film !
Je n’avais pas entendu parler de ce film, mais il me tente.
Nous avons trouvé le film dans un cinéma art&essai, il n’est pas beaucoup distribué !
Merci pour ce beau résumé. C’est en effet un western bien différent de ceux que nous avons l’habitude de voir et je pense qu’il plairait surtout à mon mari…
Dans un tout autre registre nous avons récemment vu Eiffel. Bien que la critique le qualifie de « cucul la praline », nous avons beaucoup aimé cette version romancée… Belle journée et surtout bonne semaine à toutes deux.
Surtout à votre mari ? Pourtant, les hommes aiment les westerns avec de vrais hommes 😉
La bande annonce de film Eiffel ne nous a pas persuadées, peut-être à tort ? On se rattrapera peut-être lors de son passage à la télé.
Continuez à vous reposer et prendre soin de vous…
la description que vous en faites donne envie de le voir !
Il faut aimer les films sans actions spectaculaires.
Bonsoir les Matching,
Je n’ai pas entendu parler de ce film. Il me tenterait bien de par son esthétique que vous laissez deviner..
Bonne soirée!
En fait, ce film n’a pas bénéficié d’une grande distribution, c’est certainement pour cette raison que vous n’en avez pas beaucoup entendu parler. Dommage…
Ça m’intrigue beaucoup, surtout quand vous avez dit « slow cinéma ». De mon côté, je vous recommande le film « Pig » avec Nicolas Cage que j’ai beaucoup aimé. Belle soirée ♥
Pas certaine que ce terme « slow cinéma » existe vraiment ! Peut-être l’avons nous créé ? 🙂
Peut-être bien 😉
J’ai vraiment aimé voir la vie ordinaire et quotidienne de ces gens loin des clichés habituels. La rencontre entre le chinois et l’indien qui prête son cheval est drôle.
Et l’amitié est vraiment belle.
Dommage que la réalisatrice ait appuyé sur cette longue scène du début mais peut-être s’est elle mise en scène elle-même parce qu’elle avait fait cette découverte…
Oui, à part cette première scène, la longueur du film se justifie parfaitement. Votre conclusion est intéressante !
Hello,
J’aime beaucoup le rendu que vous en faites ! Ce n’est pas spécialement un fil vers lequel je me serai tournée, mais là j’ai envie de le voir ! ça m’a l’air authentique comme histoire. ( ma fille entre temps a été voir le dernier James Bond et elle a eu le même avis que vous sur le film)
Merci pour ce joli partage
Nous sommes toujours contentes d’avoir des avis qui correspondent à nos critiques – évidemment nous sommes ouvertes aussi aux avis contraires… 😉
bonjour, comment vas tu? merci pour la découverte. passe un on jeudi et à bientôt!
Merci du passage ! Bonne soirée
Bonjour Matchinpoints, j’ai adoré ce film que j’avais vu en avant-première en juin dernier. Dommage qu’il ne soit pas sorti dans plus de salles. Je ne l’ai pas trouvé trop long ou lent. J’aurais même aimé qu’il dure un peu plus longtemps. Un film rare. Bon dimanche.
C’est bien dommage en effet que l’on ne trouve ce film que dans les cinés art & essai ! Nous l’avons beaucoup apprécié.
Passez un bon dimanche, peut-être au cinéma ? 😉