Elles sont sept, sept sœurs, sept géants de roche volcanique sortis des abîmes de la mer Tyrrhénienne il y a des milliers d’années au Nord-Est de la Sicile.

Disposées en forme de Y, elles ont chacune leur particularité.

Depuis Milazzo sur « la terre ferme », on rejoint facilement en Hydroglisseur celle qui se trouve le plus au Sud : Vulcano. Son activité constante d’émissions de soufre colore le sol de cristaux jaunes.

Marcher sur le sommet au milieu des fumerolles s’accompagne d’une efficace fumigation et les bains de boue argileuse gorgée de soufre que l’on peut prendre une fois redescendus au port sont un excellent gommage pour la peau.

Une étape régénératrice !

Très proche, se trouve Lipari, la plus grande île de l’archipel. Elle fut le centre de la civilisation de l’obsidienne, cette pierre noire presque aussi tranchante que le diamant, utilisée autrefois comme bistouri. La récolte de pierres ponces sur les plages de galets noirs fait partie de la visite.

On peut aussi se promener dans les rues commerçantes, visiter les églises

ou randonner sur les hauteurs pour admirer les maisons à colonnes, typiques des îles.

Les têtes de Maure, partout présentes en Sicile, rappellent une légende d’amour et de vengeance. Les couleurs des céramiques sont plus douces et typiques des Eoliennes.

Lipari est aussi la patrie de la célèbre Malvoisie, vin moelleux, cultivée également à Salina, l’île voisine, dont le volcan s’est éteint il y a environ 20.000 ans. Pour arriver à son cratère on traverse une forêt dense de chênes, châtaigniers et fougères, végétaux peu habituels dans le Sud.

Mais la plus fascinante reste Stromboli, l’île-volcan. On entend les grondements de ses trois cratères à peine débarqués de l’hydroglisseur. Ils annoncent les explosions de fumées noires ou de vapeur blanche. La nuit, un feu d’artifice de lave incandescente se répète à intervalles réguliers d’environ un quart d’heure. Depuis la grande éruption de cet été, on ne peut gravir que le tiers de la montagne mais c’est suffisant pour voir et vivre le spectacle impressionnant des gerbes rougeoyantes qui jaillissent à une hauteur incroyable dans le ciel et de la lave qui glisse dans un canal de feu (la Sciara) jusqu’à la mer.

« Stromboli » c’est aussi le titre du film que Rossellini a tourné sur l’île et qui a vu naitre son histoire d’amour avec Ingrid Bergman, idylle scandaleuse à l’époque. La maison où elle a vécu porte une plaque commémorative.

L’île est un mélange d’authenticité, de mythe et de station touristique.

On sent le volcan au centre de la vie des habitants de l’île. Il est partout présent.

Même la Crèche de Noël est adaptée à cette vie si particulière. Lorsque les sirènes, réparties dans tout le village, sonnent l’alerte on doit se réfugier… dans l’église ! Surtout pas sur les plages de sable noir

car la lave en pénétrant dans la mer risque de provoquer un tsunami.

Pourtant les ruelles sont paisibles

et les belles maisons blanchies à la chaux sont agréables à regarder, au-dessous du volcan…

Il n’y a pas besoin d’aller au bout du monde pour trouver un tel dépaysement et la saveur d’une autre vie. Les îles Eoliennes, hors saison, sont un paradis proche.

Et vous, connaissez-vous des paradis proches ?