
Une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.
On retrouve cette trinité comme dans tous les films d’Almodovar : la mère, l’église et l’homosexualité, et le tout situé dans Madrid, le centre de sa créativité. Mais cette fois le film est plus en retenu, plus lent et plus calme, sans exubérance, parce que le héros est un être dépressif.
Le début du film agace, une voix-off et les images nous donnent les détails des maladies du personnage principal pendant de longues minutes, mais c’est finalement pour mieux le cerner, lui, ses souffrances physiques réelles, et aussi son état psychologique.

Antonio Banderas incarne magistralement cet auteur et metteur en scène vieillissant, ses mouvements hésitants traduisent sa douleur, son visage une grande tristesse. Au fur et à mesure que le film avance, on ressent de l’empathie. Les flash-backs d’une vie presque idyllique dans les yeux du petit garçon font découvrir la sensibilité de Salvador, son étroite relation avec sa mère (une Penelope Cruz pétillante), son intelligence, l’éveil de sa sexualité et l’histoire d’un grand amour. Il n’a jamais surmonté la fin de cet amour ni la mort de sa mère. Il se retrouve comme un écrivain devant la page blanche, n’arrive plus à se projeter dans un nouveau film et s’enferme dans son bel intérieur face au vide. Il faut une rencontre pour le faire sortir de son isolement et lui redonner le goût de travailler.

Nous retrouvons l’amour d’Almodovar pour les couleurs éclatantes dans son bel appartement. Tout est beau et harmonieux, comme les scènes de son enfance où même la pauvreté est photogénique.
Il n’y a pas de scènes crues, la sexualité est évoquée en douceur, pas d’images dures que certains ont pu trouver choquantes dans d’autres films. Tout reste doux et d’un esthétisme parfait.
Evidemment, le film parait en partie autobiographique, l’âge et la vie de Salvador ont beaucoup de points communs avec le cinéaste, la coiffure aussi… On sait qu’Almodovar souffre de maux de tête chroniques. Ici il semble certes se livrer, il se met à nu, parle de ses propres doutes, d’une profonde mélancolie mais ne reste pas collé à son propre personnage. Le spectateur navigue ainsi entre fiction et autobiographie.
C’est sur une note positive et optimiste que le film se termine. Nous avons adoré !
Et pour nous une mention spéciale pour Antonio Banderas !
Ah je suis d’accord à 200 % (ah non, le début ne m’a pas agacée, j’ai trouvé les animations très didactiques).
Que d’émotions ! C’est un film d’une grande douceur et d’une grande beauté.
Je ne pensais pas Antonio Banderas capable de tant de douceur. Pedro tire le meilleur de ce bel acteur comme de Penelope Cruz, merveilleuse en lavandière qui chante.
J’ai envie de les revoir même si c’est douloureux physiquement et moralement.
C‘est beau, c‘est doux, c‘est du grand cinéma !
Pas encore vu (j’avoue ne plus prendre beaucoup de plaisir devant les films d’Almodovar depuis bien longtemps maintenant) mais pourquoi pas ? les échos cannois sont excellents et un peu de douceur c’est toujours bon à prendre 🙂
Allez le voir et dites-nous ce que vous en avez pensé ! Vous n’aviez pas aimé « Julieta » ?
Bonne journée
C’est rare que vous soyez aussi emballées ! J’adore votre « nous avons adoré » … celui là, je ne le laisserai pas passer !!
Nous avons une grosse responsabilité du coup 😉 Nous comptons sur votre avis…
Bonne séance alors !
Etant fan des films de Pedro Almodovar, je vais essayer d’aller le voir.
Nous ne manquons aucun de ses films depuis pas mal d‘années déjà ! Vous allez-nous donner votre avis ?
Les deux photos que vous avez choisies pour évoquer ce film sont très parlantes de votre résumé et vos bonnes critiques. J’irai le voir car vous le classez dans les bons crus Almodovar.
Merci pour la mise en garde du début du film, cela peut aider à dépasser une première impression négative.
Nous avions peur d’un film bavard dans lequel une voix off facilite trop le travail du metteur en scène, trop explicatif. Mais heureusement ce n’est que le début !
Bon si je comprends bien, c’est un film tout en douceur et en retenu dans lequel le réalisateur se met pourtant à nu, entouré de magnifiques acteurs… A retenir donc !
Absolument ! Une mélancolie toute en beauté
Bonne fin de soirée
Bonjour Matching points, contrairement à la majorité, j’ai aimé mais sans plus. Je n’arrive pas à comprendre les louanges sur ce film qui ne vaut pas Julieta, Parle avec elle ou La mauvaise éducation. Mais Antonio Banderas est en effet très bien. Bonne fin de soirée.
Oui, nous avons aimé ce film que nous voyons dans la continuité de l’oeuvre d’Almodovar. Après des années d’exubérance, il se retrouve dans un moment de réflexion plus intériorisée. Le prochain film vous plaira peut-être plus, il n’a pas dit son dernier mot !
Nous avons beaucoup aimé Julieta aussi
Bonne journée
J’ai adoré le film et Antonio Banderas est extraordinaire dans le rôle de Salvador.
Bonne journée Mesdames.
Cela nous fait plaisir que vous avez aimé ce film – comme nous en faisons la publicité (gratuitement…)
Bonne journée à vous aussi
J’ai très envie d’aller le voir ! Merci du conseil !
Un film bien plus calme que les premiers d’Almodovar !
J’adore Almodovar, je ne savais pas qu’il avait fait un nouveau film !
Oui, il est en compétition à Cannes !
Hello
J’en ai entendu parler car il a été présenté au Festival de Cannes ( enfin j’avais surtout vu l’équipe monter les marches à la TV ^^).
Figure toi que cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas vu Antonio Banderas que je ne l’avais pas reconnu !
Bises
Eh oui, il ne joue pas un séducteur mais un homme vieillissant, et il réussit parfaitement ce rôle. Et puis, les hommes aussi vieillissent
C’est vrai qu’on retrouve un Banderas très différent, c’est un acteur magistral. Et Pénélope qui ne vieillit pas mais s’embellit encore et toujours, quelle femme ! Je suis complètement d’accord avec vous, les couleurs, la douceur du film, c’est très beau. Mais comme je disais j’en ai aimé les tableaux, mais l’ensemble m’a laissée plus froide, j’ai du mal à expliquer !
Un rythme plus lent, des personnages plus « sages » peut-être. Avouons quand même que la fin rachète le tout !