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[Actualité] Weinstein et tous les autres…

 

Golden Globes 2018 : des stars d’Hollywood en noir… De qui, de quoi portent-elles le deuil ? Après des mois, l’affaire Weinstein revient sur le devant de la scène médiatique.

Étonnant cette vague qui a mis si longtemps à déferler ? Étonnant que l’on s’étonne de ce phénomène qui était si connu, à peine dénoncé et aussitôt oublié, enfoui. Ou alors tourné en dérision, l’expression « promotion canapé » ne date pas d’hier et tout le monde savait bien qui était obligé(e) de s’allonger sur le fameux canapé !

Les uns et les autres tombent comme des mouches ! Sur les réseaux sociaux  #MeToo et # Balancetonporc ont déclenché une parole libératrice. Pouvoir et sexe sont étroitement liés, les hommes de pouvoir se croient tout permis, à tous les niveaux… ce n’est pas une découverte ! Il ne s’agit pas de sexualité proprement dite, mais de harcèlement ou agressions sexuels lorsque la femme n’a pas la liberté de refuser.

Au fond, n’est-ce pas une  faillite du mouvement féministe ? Tout le monde savait et se taisait, pourtant on se croyait libérées…

Mais on sait bien que certaines femmes jouent de la séduction et, de tout temps, ont utilisé leur corps pour avoir des avantages ;  et là, c’est parole contre parole. C’est aux femmes de se comporter en êtres « responsables », de ne pas user de leur(s) charme(s) pour avancer dans la vie. Parce que cela peut être dangereux.

Où est la limite ? Le « flirt », ce petit jeu entre homme et femme donne le petit pétillant dans la vie de tous les jours (ou presque!). Et justement comment départager et caractériser ces dénonciations ? Certains sont mis à pied, « rayés des  cadres » ou de castings de films parce qu’ils ont eu un geste ou un propos déplacé, la drague lourde est certes condamnable mais est-ce comparable à un viol ?

Face à cette dramatisation venue du lieu du crime, Hollywood, maintenant des voix contradictoires se font entendre. Ce mouvement irait peut-être trop loin, la vague déferlante ressemblerait de plus en plus à une chasse aux sorcières moderne avec une campagne de délation orchestrée par les réseaux sociaux.

Un texte à contre-courant a été publié ce mardi dans « Le Monde ».  Un collectif de 100 femmes signe une longue tribune intitulée « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle », estimant que « la drague insistante ou maladroite n’est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste ». Elles craignent un sursaut de puritanisme. Il est déjà en œuvre dans la réécriture de l’opéra « Carmen » à Florence où, pour ne pas faire applaudir le meurtre d’une femme par son amant, c’est Carmen qui tue Don José !

D’un extrême à l’autre : sexualité au service de l’homme conquérant, exerçant son pouvoir sur une femme soumise et passive ou bien politiquement correct et retour à l’ordre moral.

Le débat est loin d’être clos !

22 Comment

  1. Le noir est un peu le noir de la honte de Hollywood/du monde, hommes, femmes, tout le monde savait, personne n’a rien dit, même ceux qui avait un niveau de notoriété permettant de prendre la parole.
    Cela illustre le pouvoir et ses dérives dans notre monde, c’est vrai au cinéma, c’est vrai en entreprise, et tout le monde est quelque part complice et coupable.
    D’où l’importance et le pouvoir d’un tel mouvement pour ne plus accepter ces comportements

    1. Ce mouvement a son importance et va sûrement aider à changer certaines choses, il était temps ! Etonnant donc ce collectif de femmes qui s’élèvent contre – un mouvement qui fait des vagues à l’étranger !

  2. # Balancetonporc , c’est moche. Si les femmes veulent parler, c’est très bien mais qu’elles le fassent avec élégance.
    On pousse le bouchon un peu loin en voulant changer l’histoire de Carmen.
    Le harcèlement, ce sont des histoires sordides, mais des histoires individuelles, jamais pareilles. Impossible de tout mettre dans le même sac et le brandir à la face du monde, ce serait trop simple.

    1. Il y a en effet différents niveaux d' »atteintes » et on met tout dans le même sac mais il ne serait pas mauvais que, grâce à tout ce battage, certains hommes s’autocensurent.

  3. Cela se passe depuis longtemps dans tous les milieux (cinéma, entreprise…). Si le mouvement permet de changer quelques pratiques, cela peut avoir du bon.

  4. Bonjour matchingpoints, j’avoue que je ne sais pas trop quoi penser cette histoire qui remonte maintenant à la surface, pourquoi pas avant. Quelles sont les vraies raisons? Je l’ignore. Toute sorte de harcèlement est condamnable, sexuel ou moral. Où ça commence? Où ça se termine? Bonne après-midi.

    1. Pourquoi pas avant, en effet ? Tout le monde savait. Il est plus facile de hurler avec les loups maintenant.

  5. Bonsoir, je me retrouve complètement dans votre article. Ballottée dans les prises de position, tiraillée entre 2 points de vue. De quoi faire un magnifique point de départ pour une dissertation un chouia basique et très scolaire avec le positif, le négatif et »Et si nous faisions dans la mesure à un moment donné? »… Merci pour votre justesse!

  6. Sans revenir sur tout le débat que je crois plus que nécessaire, il y a certainement eu des dérapages et des vengeances dans le lot, mais je trouve cela assez hypocrite de voir toutes ces richissimes actrices défendre soudainement la cause. C’est facile d’aboyer avec les loups. Le vrai courage est celui de toutes ces anonymes et actrices bien moins glamour qui ont parler en premier. Après, c’est important de les appuyer, mais parfois cela me semple opportun. Et finalement, l’harcèlement sexuel n’est pas le seul problème à régler à Hollywood et dans le monde en général. L’harcèlement moral fait autant de mal. Mais sans surprise, quand on en parle, ça semble moins important. C’est ça aussi l’abus de pouvoir. Bref, un long chemin encore à faire… Bon week-end à vous 2 ♥

    1. Vous avez raison, le harcèlement moral est un phénomène aussi important ! Qui va lancer la deuxième vague aussi nécessaire que celle que nous vivons en ce moment ? D’un extrême à l’autre, espérons que toutes ces discussions trouveront une synthèse juste.
      Bon weekend

  7. Cette affaire est loin d’être finie. J’ai personnellement été choquée d’entendre les propos de Catherine Millet sur France Inter, quand elle défend le droit « d’importuner », au point que je n’ai pas pu supporter de l’écouter jusqu’au bout…

    1. L’opinion de Catherine Millet, exhibitionniste et partouzeuse, n’a aucune valeur pour nous. Pas plus que celle de Brigitte Lahaie… Elles qui se sentent au contraire brimées lorsqu’elles n’excitent pas les hommes ne peuvent rien comprendre au harcèlement sexuel.

  8. je suis tout à fait de votre avis ces deux personnes n’ont vraiment rien à dire, les personnes qui devraient s’exprimer ne l’ont pas fait il y en a tant, entreprise ou politique le harcèlement des femmes est normal et malheureusement beaucoup ne parlent pas elles perdraient leur travail ou leur poste, heureusement que la parole s’est libérée mais pas de cette façon là je n’aime pas mais je pense que c’est difficile mais pensons surtout à ces femmes qui sont violées dans le monde et surtout en temps de guerre, cela est encore plus atroce

    1. En effet celles qui se manifestent aussi bien en s’habillant en noir pour une cérémonie people strass et paillettes ou leurs adversaires qui ont les honneurs du journal Le Monde ne sont pas les plus à plaindre. Il y aurait même parfois comme un relent d’opportunisme.

  9. Je suis toujours étonnée devant les façons extrêmes des Americains…
    Encore une démonstration que je qualifierais de « bizarre »
    Votre billet est parfait et donne à réfléchir mesdames
    Bonne journée

    1. Vous avez raison, les américains agissent souvent de façon « hystérique » !
      Reste la question, pourquoi personne n’a réagi avant, parmi toutes ces actrices il y avait aussi des femmes assez sûres d’elles.
      Espérons que tout ça serve à quelque chose. Mais laissons aussi aux innocents la chance de se defendre
      Bonne soirée

  10. Il ne faut pas tomber dans les extrêmes… J’ai été attouchée et harcelée quand j’avais 16ans, je peux donc écrire #metoo et porter du noir (si j’avais été une actrice hollywoodienne) mais je n’adhère pas à cette marche féministe qui en vient à blâmer un homme de porter un regard sur une femme, d’empêcher les jeux de séduction. Bref, il ne faut pas pousser bobonne dans les orties.
    Oui au féminisme non au féminisme extrême qui mène au puritanisme.

    1. Nous sommes entièrement d’accord avec vous, nous basculons d’un extrême à l’autre. On ne peut comparer les violences sexuelles et la drague !
      Nous vous souhaitons un rayon de soleil…

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