Dans la comédie de Nancy Meyers « Le nouveau stagiaire », Robert de Niro incarne un veuf de 70 ans qui, lassé d’être retraité, postule en tant que « stagiaire senior » dans une start up dirigée par une jeune femme. Il y apportera son expérience de toute une vie sur le plan professionnel mais aussi humain.
Sont-ils si nombreux que ça les retraité(e)s qui souhaitent se réinsérer dans la vie active, sous-entendu : vie professionnelle, comme si l’autre vie, celle d’après, était un long temps d’inertie ?
L’une d’entre nous est à la retraite depuis un an. C’est un moment charnière d’une vie, vécu par certains avec appréhension comme la fin d’une époque et mal assumé, symbole de liberté et renouveau pour les autres !
Quand on « part » à la retraite on s’éloigne des contraintes et des conflits qui gâchent « l’ambiance » de travail, c’est un départ mais un départ pour une nouvelle vie dans laquelle on aura le choix de ses rythmes, ses activités et ses fréquentations.
On peut barrer quelques lignes sur la liste des obligations. Mettre le réveil a 6h du matin, subir les embouteillages sur l’autoroute, avoir quand même l’air avenant lorsqu’on arrive au boulot, supporter les humeurs des uns/unes et des autres, gérer les conflits qui jalonnent la journée, manger en quelques minutes chrono et avaler quelques couleuvres au passage.
Le plus grand changement c’est le Temps. Vaste sujet (en littérature, en philo, en droit). On ne lui court plus après ! Enfin on l’a ! On le possède, l’expression avoir le temps n’a jamais été aussi appropriée et donc… on peut le perdre. Le réveil, premier objet symbolique, ne sonne plus le matin, la montre, deuxième objet symbolique, reste dans un tiroir. Le temps s’étire, s’étale, on remet au lendemain. Championnes de la procrastination (un mot à la mode qui nous rappelle nos lointains cours de latin). De toute façon peu importe, aujourd’hui ou demain puisque souvent nous ne savons même plus quel jour nous sommes.
Nous ne perdons quand même pas tous nos repères car il faut organiser les loisirs. Ils ne se limitent plus aux week-ends ni aux congés. Nous ne prononçons d’ailleurs plus ce mot puisque nous sommes en vacances perpétuelles. Inviter à manger au choix les soirs de semaine et non plus le traditionnel samedi soir, aller au musée le lundi, jeudi, pourquoi pas ! On croise beaucoup de cheveux blancs ces jours là, l’effet miroir !
Le risque c’est de prendre la pose et jouer à la retraitée hyperactive et débordée. Certaines le sont (pas nous bien-sûr), mais entre la gym, le shopping, les séances de cinéma, les restaurants, les voyages mais aussi les enfants et petits-enfants pour qui nous restons disponibles, il est difficile de passer pour des oisives. Nos loisirs sont juste mis à profit tout en ménageant des temps de repos …. ou de réflexion (il faut bien nourrir la catégorie Cogito du blog). Parfois un peu avachies devant la télé, mais ça aussi c’est un plaisir que nous nous octroyons, maintenant sans mauvaise conscience.
Pourtant, nous restons lucides. Nous avons conscience de la valeur de notre santé, c’est un bien que nous ne maîtrisons pas complètement. Ce temps que nous possédons maintenant est un temps limité dans la durée et comment le mesurer ? Dans l’Antiquité les Parques, divinités du destin, filaient le fil de la vie et le coupaient, mesurant ainsi à leur gré la vie des hommes. Soyons plus modernes et prenons un mètre, sur la ligne du temps nous arrivons vers le troisième tiers. Nous sommes donc obligées de comptabiliser ces centimètres qui nous restent. Ce qui veut dire ne pas les gaspiller en vain, profiter de la chance d’avoir une famille et des amis, de pouvoir s’offrir ce qui rend la vie si agréable.
Donc plus que jamais Carpe Diem !
qu’est-ce que je l’attends avec impatience cette retraite….(long soupir…)
On ne peut que vous en dire du bien 🙂
Ca fait envie quand on vous lit ! 🙂
Nous avons beaucoup de chance en effet.
Je ne sais pas si j’aurai une retraite, étant indépendante, c’est une question que je vais devoir me poser très vite. Pour bien la vivre, je pense qu’il faut l’assumer et aussi un peu la préparer.
Le film « Le nouveau stagiaire » avait beaucoup plu à mon fils.
Chaque génération trouve dans ce film de quoi s’identifier d’une façon plaisante.
J’ai bien peur d’être débordée à la retraite. Quand je vois une activité sympa qu’il m’est impossible de caser dans mon emploi du temps, je dis – Je le ferai à la retraite.
La liste est longue, donc, bien trop longue,
Heureusement, de temps en temps, certaines choses me semblent futiles et je les raye de la liste, comme la licence de psycho par exemple, qui a été longtemps un de mes buts à la retraite et qui ne me correspond plus.
C’est bien d’avoir des projets, mais après on change, on évolue et on se donne des priorités. Vous ne serez donc pas débordée mais occupée, comme nous…
Bonne journée
C’est dommage d’attendre la retraite pour profiter pleinement de la vie, car malheureusement, souvent, on ne s’y rend même pas. Je crois qu’avec les nouveaux modes de travail, c’est possible d’entrevoir son activité professionnelle autrement. C’est tout un système qu’il faut revoir, j’en suis consciente ! Pour ce qui est du film, je crois qu’il n’y a pas d’âge pour faire quelque chose qu’on aime, mais pourquoi cela devrait être dans une entreprise ? Il y a d’autres possibilités ailleurs ! Pas toujours avec la sécurité financière et les avantages sociaux, mais le temps et le bien-être. À chacun de voir ce qu’il préfère. Pour moi, il n’y a pas photo…
À lire vos articles si attrayants nous ne doutons pas que vous ayez fait le bon choix de vie. Mais nous ne nous doutons pas non plus que cela demande beaucoup d’investissement personnel et professionnel. Avec l’augmentation du chômage en France de nombreux jeunes essaient de se lancer tout seuls dans la vie active avec beaucoup d’enthousiasme. C’est réconfortant.
Parfois, je rêve d’y être, faire ce que je veux profiter
10 minutes après je fais comme le stagiaire je veux travailler 😉
Bref, le plus loin possible pour moi
Bonne soirée mesdames
Passionnée comme vous êtes par votre travail, on comprend que vous ayez envie de continuer ! Et plus tard, rien ne vous empêchera de travailler un peu moins, ce sera une belle transition…
Bon week-end
Enfin, les retraités autour de moi ne sont jamais disponibles…
Nous avons quelques amies « débordées », en effet ; une impression de peur de manquer, de profiter encore…ce n’est pas du tout notre philosophie. Vivre et profiter pleinement oui, mais rester disponible, pour la famille et les amis !
j’ai passé 35 ans dans les Hôpitaux publics, mais aujourd’hui quand je vois les changements dans le fonctionnement et dans les personnels, il ne me viendrait pas à l’idée de retourner faire le conseiller; même avec le peu d’amies qui continuent c’est plus pareil .0n a vraiment l’impression d’être un intrus. Voilà pourquoi, je pense qu’il ne faut surtout pas à la retraite rester dans l’immobilité, c’est le moment du grand chambardement pour vivre heureux les « quatre jours qu’il nous reste » comme on dit. Il y a plein de possibilité et s’occuper d’un blog ou d’un site fait parti des distractions comme lire, écrire…..
S’occuper d’un blog, c’est l’une des activités qui permet de rester connecté, dans tous les sens du terme…vous avez raison ! Bonne fin de dimanche
Une belle critique qui donne envie et peu même presque redonner confiance !!
Bonne soirée
Confiance en l’avenir, oui !
Bel article et belle philosophie de vie! Carpe diem! Profitez bien ! Quelle chance d’être entouré de ceux qu’on aime aussi!
Xxx
Merci 🙂
Selon les périodes de la vie, on a plus ou moins de temps, et je regrette que cela ne soit pas mieux réparti.
Quand j’étais étudiante, j’avais du temps à n’en plus finir : quelques cours, quelques exams, et beaucoup de temps libre … Je n’ai pas fait grand chose de tout ce temps, je le réalise maintenant.
Quand j’ai commencé à travailler, j’ai eu moins de temps libre, mais sans que cela me pose problème, c’est grisant l’entrée dans la vie active !
J’ai vraiment souffert du manque de temps quand j’ai eu mes enfants, car cela signifie moins de temps passé avec eux. Souvent je me dis que tout ce temps libre que j’ai eu plus jeune, je n’en avais pas vraiment besoin, Si j’avais pu en « mettre de côté », çà me serait bien utile aujourd’hui … mais le temps ne peut pas se stocker !
Ce n’est que bien plus tard que l’on réalise d’avoir « gaspillé » du temps, cette chose si précieuse ! Cela fait partie des expériences de la vie – et partie de la jeunesse, c’est vrai !
Merci pour votre beau temoignage
La retraite me semble si loin que je ne suis pas sûre de l’atteindre un jour mais je pense que, comme l’arrivée des enfants, c’est un moment de la vie à savourer, avec ses moments de flottement et ses côtés merveilleux 🙂
Il ne faut pas la considérer comme un but en soi mais pour le moment nous savourons. Pourvu que ça dure !