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[Cinéma] Le pont des espions – Spielberg

James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé…

Remarquable reconstitution de l’ambiance de cette époque, dans une Amérique post Maccarthysme, en pleine guerre froide, et dans une Allemagne qui assiste impuissante à la construction du mur de Berlin, dans cette ville qui symbolise plus qu’une autre l’affrontement des deux grandes puissances, symbole encore plus fort sur la Glienicker Brücke lors des échanges d’espions. Berlin-Est ne s’est pas encore relevé de la guerre, c’est une ville en ruines loin du miracle économique de l’Ouest. Les deux mondes se rencontrent non pas sur le théâtre d’actions spectaculaires mais à travers les négociations d’une diplomatie officieuse.

C’est efficace, la mise en scène est parfaite, sans temps mort, un très bon film d’espionnage classique (trop classique ?) avec une vision unilatérale et pro américaine, un film que nous qualifierons de « vintage » tellement il semble ne pas avoir été  réalisé de nos jours, si ce n’est la qualité particulière de la photo. On cherche en vain la griffe des frères Coen qui ont participé au scénario et leur humour décapant mais on retrouve l’humanisme souvent sentimental de Steven Spielberg.

Tom Hanks est parfait et crédible dans son rôle du lonesome héros, seul contre tous.

La fin, très mélo, est à la gloire, encore une fois dans ce genre de film, de la société et de la famille  américaines. On peut se demander si le sujet du film ne paraît pas désuet dans le contexte actuel. Ces histoires de guerre froide et de gentils espions nous semblent décalées par rapport à la violence meurtrière de ces derniers jours. Il faut se souvenir toutefois qu’à l’époque les gens avait une peur hystérique d’un conflit nucléaire, peur entretenue par les médias.

Malgré ces réserves, un bon film qui nous rappelle les années de notre petite enfance. Justement, en cette période de l’Avent, en RFA on mettait des bougies à nos fenêtres pour penser à nos familles restées de l’autre côté du mur…

20 Comment

  1. C’est vrai qu’il y a tellement eu de films à ce sujet que dans notre contexte, c’est un peu dépassé. Mais même si on a d’autres préoccupations en tête, ces reconstitutions historiques sont toujours importantes. Bon week-end à vous deux 🙂

    1. Le but de Spielberg et de Tom Hanks est de faire connaitre l’histoire aux jeunes générations, c’est également louable. Bon week-end à vous aussi 🙂

  2. J’ai vu la bande annonce à plusieurs reprises et votre critique me conforte dans l’idée que je dois aller le voir. L’histoire apporte toujours un éclairage sur le présent, aussi différent soit-il (et par certains côté, il ne l’est pas d’ailleurs …). Bon Dimanche à vous deux !

    1. Avec du recul cette histoire-là nous apparait maintenant plus inoffensive que ce que nous vivons en ce moment-ci mais il y avait comme aujourd’hui la crainte d’événements à venir. Bonne soirée.

    1. Pas d’humour ici ! Spielberg et Hanks se sentent-ils investis de la mission de raconter l’histoire aux jeunes générations ?

    1. Nous sommes assez bon public dans l’ensemble. Spielberg reste malgré tout un des grands cinéastes de notre époque. Notons aussi la présence de Mark Rylance, grand acteur shakespearien.

  3. Ma nièce, qui est beaucoup plus cinéphile que moi, m’en a dit le plus grand bien, et votre critique abonde dans son sens, malgré le côté mélo que vous soulignez. Ces histoires d’espions, de RFA, de RDA, d’URSS, des USA ont bercé mon quotidien d’enfant des années 70. Autres temps, autres guerres psychologiques et idéologiques, mais moins d’horreurs que maintenant.

    1. Vous avez raison, on a presque la nostalgie de cette guerre froide qui nous concernait si peu dans notre quotidien !

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