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[Lecture] Karine Tuil : L’invention de nos vies

Nous reprenons le résumé de ce roman du site officiel de l’écrivain :

Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ? À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration… « Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.

Nous avions lu une bonne critique de ce roman sur ELLE, on y parlait de  « brassée de phrases serpentines et saturées de mots », de « construction explosive » et d’un gros roman de près de 500 pages. Ceci ajouté au résumé (on ne s’est pas encore tout à fait habituées au mot « pitch » mais ça viendra!) ci-dessus : petite histoire dans grande Histoire, nous nous sommes plongées dans cette lecture, profitant de quelques soirées de libre.

C’est un « page turner » (et là nous nous laissons aller à l’expression consacrée !) à la française avec des thèmes ancrés désormais dans notre quotidien : les juifs, les musulmans, les banlieues, le terrorisme et même un peu de DSK. Ce n’est pas l’aspect en prise directe avec l’actualité qui nous séduit le plus. Pour nous, lire un roman correspond souvent à une envie d’évasion. Nous avons été plus intéressées par le fil rouge constitué par le mensonge et l’imposture. On a malgré tout l’impression que l’auteur a « mouliné » avec lourdeur des ingrédients empruntés ça et là : des événements, personnages et thèmes contemporains associés à des figures littéraires mythiques comme le personnage de l’arriviste incarné pour toujours par Lucien de Rubempré (en fait Lucien Chardon, lui aussi avait changé de nom!). Lourdeur aussi dans la dénonciation de la discrimination raciale ou sociale au point d’en paraître caricaturale. Quant à ce qui est considéré comme une grande nouveauté de style c’est-à-dire le recours systématique à une abondance de slashes qui sépare des énumérations de mots (de même nature), cela nous a semblé un procédé bien souvent forcé.

Ce livre se lit cependant sans ennui. On peut essayer de jouer le jeu et abandonner un esprit trop critique pour suivre la course des personnages vers leur destin.

20 Comment

  1. c’est aussi ce que je cherche dans un roman : l’évasion voire le rêve, un peu (trop) de légèreté aussi ….pas sûr que ce soit ce que je trouverais dans ce livre!

  2. Ah j’avais lu tant d’éloges… Et lorsqu’il est paru en poche, je pensais avoir tant de plaisir à le lire. Quelle déception ! Lourd, lourd, artificiel, décevant, ennuyeux, mal écrit…
    Je l’ai laissé sur un banc du métro, on ne sait jamais cela plaira peut-être à quelqu’un(e) !

  3. J’ai beaucoup aimé ce livre même si la saturation des mots m’a agacé au début mais je pense que c’était voulu et là où je vous rejoins, c’est sur le côté assez caricatural des personnages. Comme vous, je l’ai dévoré !

    1. Dévoré est un bien grand mot. Lu sans ennui plutôt en trouvant que de temps en temps la charge sociale est vraiment too much !

  4. à lire en vacances au bord de la piscine sur ma liseuse pour ne pas alourdir les bagages ni encombrer les étagères de la bibliothèque?

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