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[Cinéma] Imitation Game – Phoenix

Nous l’avons dit, un début d’année riche en sorties de film si bien qu’à nouveau nous partageons un post pour parler de deux très bons film…mais les deux parlent d’une même époque.

1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable.

Le film de Morton Tyldum est ce que l’on appelle un « Oscar bait », un film fait pour gagner un Oscar, souvent un biopic qui parle d’une vie exceptionnelle. Benedict Cumberbach peut avoir l’Oscar du meilleur acteur tant il est bien dans la peau de cet homme solitaire, tant le scénario est fascinant. Keira Kneightly donne la réplique au féminin.

Le récit  se fait à plusieurs niveaux, une histoire personnelle dans un film historique et un film en trois temps non linéaires : Turing adolescent, pendant la guerre et après la guerre, mais aussi un film qui parle plus généralement de la solitude  d’un être humain pas comme les autres.

C’est même un thriller  historique  autour d’un homme surdoué, très seul et mal dans sa peau, maladroit dans le relationnel et qu’à l’heure actuelle, on traiterait peut-être d’autiste. Il vit dans son monde de mathématiques, de codes et il est donc l’homme parfait pour décrypter les messages diffusés par les allemands. Les flash-backs nous montrent un garçon solitaire, isolé dans le pensionnat par son intelligence et son homosexualité naissante. Il parait que le film prend quelques libertés avec la vérité, mais l’histoire de cet homme et de sa machine, l’ancêtre de notre ordinateur actuel, reste passionnante ! C’est un film très riche : le suspens de ses recherches, les scènes de guerre avec une reconstitution assez spectaculaire et le triste épilogue. A cause du secret entretenu par le gouvernement britannique, Turing ne connut aucune gloire ou reconnaissance, mais a été de plus en plus exclu de la société. L’homosexualité était considérée comme une maladie mentale, il lui a fallu choisir entre subir une castration chimique ou la prison. C’est en toute logique qu’il s’est donné la mort.

Benedict Cumberbatch s’engage avec d’autres personnalités pour demander la réhabilitation des quelques 49000 homosexuels condamnés jusqu’en 1947.

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nelly, une survivante de l’Holocauste revient chez elle sous une nouvelle identité. Elle découvre que son mari l’a trahie…

Nous nous trouvons dans une Allemagne en ruines, l’après-guerre vient de commencer.

Après une intervention réparatrice, Nelly rentre, traumatisée par ce qu’elle a vécu. Accueillie par une  amie, elle commence une lente guérison physique mais aussi morale. Elle cherche son mari, bien qu’avertie de sa trahison. Lorsqu’elle le retrouve,  il ne la reconnait pas mais veut se servir de sa « ressemblance » pour profiter de l’héritage de son « épouse ». Elle se substitue ainsi à elle-même.

Nous assistons alors à un jeu de vérité, d’identité et d’apparence, et de doute.

Les nombreuses scènes dans lesquelles Nelly marche doucement, d’un pas hésitant, sans un mot, mais avec un regard tellement perdu, en quête de son identité, peuvent paraître longues à certains, elles nous ont au contraire beaucoup touchées. Encore anéantie, elle porte en elle toute l’horreur qu’elle a vue et vécue. Bien que très fragile, elle est déterminée face à cet homme dont elle est toujours amoureuse, mais elle a besoin de connaitre la vérité. On aurait aussi aimé connaître les pensées de Jonny, le mari, qui orchestre une mise en scène méticuleusement répétée.

La fin est d’une intensité bouleversante, la musique est belle et, bien plus qu’un support, elle sert de catalyseur pour la scène finale.

Nous sommes peut-être pas objectives pour ce film, toujours trop contentes de voir un film allemand. Nous apprécions beaucoup les deux acteurs Nina Hoss et Ronald Zehrfeld, déjà vus dans  Barbara   du même metteur en scène Christian Petzold.

On peut toutefois critiquer les nombreuses invraisemblances. Mais dans le fond, est ce que le film prétend être « historiquement correct » ou se veut-il une parabole d’une « renaissance de ses cendres » tel que Phénix de la mythologie, chaque personnage à la recherche de son moi et de sa place dans cette Allemagne en ruines ? Ce n’est pas par hasard que le cabaret du film s’appelle « Phoenix » !

A voir en VO, of course, natürlich…

40 Comment

  1. Bonsoir, je trouve que les deux films valent vraiment la peine chacun dans leur genre et ils sont très bien interprétés tous les deux. Bonne soirée.

  2. J’ai voulu voir Phoenix, mais je n’ai toujours pas franchi le pas, je ne sais pas bien pourquoi. Et je mets Imitation game sur ma liste également, il y a tellement de sorties ciné en ce moment …!

    1. Il y a des films qui tentent plus que d’autres…pour nous c’est exactement pareil. En plus, en ce moment on est obligé de faire un choix !

  3. Phoenix est un beau film, un peu lent au début peut-être , mais les derniers moments sont terribles…J’essaie de ne pas rater les films allemands, il y en a si peu qui arrivent en France!
    Quant à l’histoire de Turing, j’ai très envie de la voir. Il y a(vait) un espace consacré à ses travaux au Science Museum de Londres.

    1. C’est vrai, il y a peu de films allemands distribués en France, dommage ! Le film sur Turing vous plaira aussi, c’est autre chose, mais très intéressant. Ca va mieux ???

    1. Nous ne voulons pas vous détourner de vos obligations…les bouquins et les films restent réservés pour les soirées et le week-end ! Vous allez nous culpabiliser…

  4. J’aime les films historiques, mais cette semaine, c’est ma petite fille qui choisit, ce sera…..La grande aventure de Maya l’abeille

  5. Voilà deux films qui me parlent. Le second même plus que le premier bien plus connu vu toute la promotion qui l’a entouré.
    Dans un autre genre, j’ai découvert le nouveau film de Disney « les nouveaux héros », moment fort sympathique pour tous ceux qui gardent une âme d’enfant.

  6. J’ai été vraiment très bouleversée par Phoenix, film intelligent et sensible. Et vous avez raison les deux acteurs sont tellement bons.
    (Les scènes de Berlin détruite m’ont beaucoup émue, j’ai entendu tant de récits…)

    J’irai voir Imitation Gamelle, merci !
    Et je vais aussi aller voir Les Merveilles, film italien qui vient de sortir.

    1. Nous avons une même sensibilité cinématographique !
      Imitation Game (vous avez du écrire sur une tablette…) est d’une toute autre sensibilité, mais encore un très bon film. Par contre, pas encore vu « Les Merveilles ». Bonne nuit

  7. Oh ! Oui j’ai écrit sur une tablette, et aurais-je oublié de me relire !
    Merci pour votre indulgence.
    Bonne journée.

    1. Vous avez raison, il y a tellement de bons films depuis le début de cette année, pas évident de faire son choix ! Bonne séance pour le film anglais

    1. Il y a en effet tout un courant de critiques négatives très acerbes sur ce film. Selon nous il ne mérite ni un excès d’honneur, qu’Hollywood lui réservera sûrement, ni cette indignité.

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