Devant une offre cinématographique réduite cette semaine, nous nous sommes laissées tenter par le dernier Steve Mac Queen qui a remporté déjà des statuettes aux distributions des prix hollywoodiennes et britanniques. Nous pensions bien, au vu de quelques extraits, que ce film ne renouvellerait pas vraiment le genre. Des méchants blancs torturant des victimes noires hommes ou femmes, il y en a de toute sorte, comme prévu. Le metteur en scène britannique force les américains à battrre leur coulpe face à leur passé esclavagiste.
Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession.
Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité...
Nous avons apprécié l’esthétisme du film et le jeu des acteurs : le héros interprété par Chiwetel Ejiofor et bien sûr l’inquiétant Michael Fassbender. Mais l’étalage sentimentaliste nous a quelque peu agacées : est-ce qu’un père de famille en 1840 avait l’habitude de s’occuper de mettre ses enfants au lit en leur disant « I love you » ? Nous en doutons ! De même les propos abolitionnistes prononcés par un Brad Pitt de passage dans le film (est-ce Angelina qui l’a envoyé faire un petit tour de bien-pensance ?) sont d’un simplisme désarmant.
Un seul personnage échappe au manichéisme ambiant, c’est le propriétaire interprété par Benedict Cumberbatch (notre Sherlock préféré à la télé !). Il est de son époque et donc dans le système mais tente d’y apporter une certaine humanité. La dénonciation de l’esclavagisme s’articule trop longuement à notre goût autour du personnage de Michael Fassbender, Epps, homme frustré et violent, qui n’a pas pour spécificité d’être un esclavagiste mais d’être un sadique comme le cinéma nous en a souvent montré des exemples chez les criminels nazis.
A voir pour la façon dont le britannique Steve Mac Queen a filmé la beauté du Sud des Etats-Unis.
C’est la première critique un peu négative que je lis sur ce film ! J’ai tout de même envie de le voir…
C’est un film sans surprise avec des personnages et des situations que l’on retrouve dans tous les films sur ce sujet. Mais la performance des deux acteurs principaux est remarquable et la photo est très belle.
J’ai vu des extraits mais je n’ai pas eu l’envie. Peut-être pour ne pas faire doublon avec ma lecture du moment : la couleur des sentiments.
Ce film aurait le mérite de mettre des images sur les mots.
J’ai été déçue par les derniers films traitant de l’esclavage ou de thèmes liés comme Django Unchained et The Butler. Le juste équilibre est difficile à atteindre et on dirait que ce n’est pas encore le cas avec celui-ci.
Mais avez-vous vu un film sur l’esclavage qui vous ait réellement plu ? Nous n’en connaissons pas. Sauf peut être « La couleur pourpre » de Spielberg que nous avions trouvé très touchant lors de sa sortie.
qu’aviez-vous pensé de la série « Racines » assez novatrice à l’époque????
Vous avez raison, cette série avait remué les Américains à l’époque. Il faudrait revoir, parce que ça doit dater des années 70 ?
Même si le film est un grand film superbement réalisé, j’ai été gênée et je ne savais pas bien par quoi. Vous mettez le doigt dessus. Merci.
Ce film a bénéficié d’une critique élogieuse car le thème est porteur en ces temps de repentance mais, si nous lui reconnaissons des mérites cinématographiques, nous n’hésitons pas à exprimer quelques réticences.
Effectivement j’avais beaucoup aimé « La couleur pourpre », ce film ne me tente pas et votre analyse me conforte dans mon idée! bonne semaine
Merci, bonne semaine à vous aussi.
Bonjour, je suis assez d’accord avec ce billet. J’ai regretté de ne pas voir plus Benedict Cumberbatch qui le rôle le plus « sympa » parmi les blancs. Les personnages féminins sont assez épouvantables. Bonne après-midi.
Ces femmes correspondent bien à leur époque et à leur milieu social. La femme d’Epps est encore pire que lui. Les favorites noires reproduisent elles aussi la hiérarchie en se faisant servir à leur tour.
Moi qui rêve de le voir, je me pose la question maintenant
Je reviendrais vers vous
Bonne soirée mesdames
Nous attendons votre avis. Bonne journée
Je trouve le programme cinéma un peu terne depuis le début de l’année. Je n’ai aucune envie mais je lis malgré tout avec attention les critiques au cas où j’aurai un creux et où il pleuvrait… histoire de passer une heure ou deux au sec. C’est triste et bien loin de l’allégresse que j’avais à aller au cinéma il n’y a pas encore si longtemps. Bonne journée
Il vaut mieux ne pas voir ce film un jour de grisaille et de moral au plus bas ! Cafard assuré ! Bonne journée
Tout est dit et bien dit !
Un film vraiment peu subtil dont l’ensemble et qui noie les quelques éléments de complexité (Maître Ford humain dans le système ambiant, Epps pris par ses démons, l’un étant d’ailleurs son épouse autour du statut social, la reproduction de schémas par les noirs eux-même…).
Bref, plutôt raté et par trop esthétisant, et « cahierdeschargisé ».
Merci du compliment…pourtant ce film à raflé les Oscars ! Ce n’est pas un film complètement raté, mais nous nous attendions à quelque chose de plus, de nouveau ! Dans le pays du « yes we can » ce prix consacre bien plus qu’un film mais un film politiquement correct.