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Culture

[Lecture] Les mille automnes de Jacob de Zoet

L’ auteur britannique David Mitchell a mûri ce roman pendant 20 ans, autant dire qu’il n’a pas choisi la facilité et le lecteur doit savoir qu’il s’attelle à une lecture exigeante, tout au long de 700 pages…

On est tout d’abord dépaysés. Le récit se déroule dans le Japon de la fin du XVIIIème siècle, dans la baie de Nagasaki, sur l’île de Dejima, comptoir de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.

Le héros, Jacob, un jeune néerlandais qui travaille pour la Compagnie tombe amoureux d’une sage-femme japonaise ; mais elle est convoitée par un sinistre « Abbé » qui la retiendra captive dans un mystérieux monastère. Les péripéties pour retrouver la jeune femme alternent avec les conflits d’intérêts, suscités par le commerce, au sein de la communauté néerlandaise et la lutte avec les Britanniques pour conserver la main mise sur ces comptoirs d’Asie. Au-delà de l’histoire d’amour et d’aventure, il y a la grande Histoire de cette partie du monde et de cette période mal connue de nous. Corruption, cruauté sans limite, jeux de pouvoir, barrière des langues et des mentalités, impossible union de cultures si différentes, nous nous sommes senties parfois égarées dans ce gros roman foisonnant, étouffant aussi tant il présente de lieux d’enfermement (l’île, les habitations, le monastère, les bateaux eux-mêmes…). Égarées également à cause d’une géographie qui nous est étrangère et en l’absence de tout glossaire, index ou cartographie. Les éditeurs ne tiennent vraiment pas à faciliter la lecture de romans ambitieux !

Nous avons retrouvé avec plaisir la représentation d’un Japon ancestral du temps où Tokyo s’appelait Edo, comme dans le roman de Mitchell, lors de l’exposition des estampes de Hiroshige à la Pinacothèque de Paris. Il est toujours agréable de réussir à mettre en parallèle des œuvres de type différents qui se répondent et s’éclairent mutuellement.

8 Comment

    1. Sympathique n’est pas vraiment ce que nous avons ressenti à la lecture de ce roman exigeant. Il faut s’accrocher et il y a beaucoup de cruauté aussi dans les traditions du Japon ancestral, les Européens ne sont pas franchement plus agréables non plus. Mais c’est un roman qui sort de l’ordinaire.

    1. Les amateurs du Japon y retrouveront des traditions connues mais aussi une nouveauté dans les relations entre les interprètes, « caste » très hiérarchisée et les Européens ; l’importance des langues et de leurs traductions est constamment soulignée.

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