Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, essaie de se reconstruire avec l’aide de ses amis chasseurs ; il a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail dans un jardin d’enfants, et il vient d’obtenir la garde de son fils adolescent. Et puis, les choses commencent à mal tourner, un mensonge qui se répand comme un virus invisible et c’est l’hystérie collective, tout prend une dimension énorme.  Lucas doit se battre pour sauver  sa dignité et même sa vie.

Le dernier film de Thomas Vinterberg (Festen) est un drame psychologique qui vous tient jusqu’au bout ; une mise en scène  d’ apparence  simple mais finalement bien ficelée – heureusement que Vinterberg a laissé tomber les principes du Dogme95 et ne nous énerve plus avec sa caméra à l’épaule  – nous emmène  dans le nord les quelques semaines qui précèdent Noël. Cette période de fête contraste avec  le thème traité, la pédophilie et la présomption d’innocence. Une directrice incompétante, un psychologue trop insistant, Lucas très maladroit dans sa défense,  les amis qui se détournent et le jugent, le tout nous plonge dans une ambiance de malaise et de violence. La chasse devient alors une chasse à l’homme, c’est lui qui sera traqué.

Le charismatique Mad Mikkelsen que nous connaissions en méchant dans Casino Royale a reçu le Prix d’interprétation masculine à Cannes en 2012, plus que mérité pour une prestation toute en retenue et sobriété ; nous adorons lorsque les acteurs à contre-emploi  nous surprennent !

Nous, les spectateurs, nous étions bouleversés, nous sommes restés sonnés. Le sujet a déjà été traité, le problème posé ne réside pas tant dans le doute sur les actes accomplis, puisqu’on connaît la vérité, que dans le comportement des autres, de l’entourage, dans le revirement général.  Mais on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur la fin : comment  trouver l’équilibre entre la parole de l’enfant et celle de l’adulte, sur  nous : comment aurions-nous réagi, aurions-nous la sagesse nécessaire, le bon jugement, le pardon  ?  La vérité, ne sort pas toujours de la bouche des enfants.

« Festen », « Millenium », « La chasse »… les auteurs nordiques sont-ils donc abonnés aux thèmes de l’inceste et de la pédophilie ?