Merci aux salles de cinéma qui gardent certains films un peu plus longtemps dans leur programmation et nous permettent de les voir si on les a ratés les premieres semaines de leur sortie !
Le film de Christian Petzold est un voyage en RDA dans les années 80 sur les vieilles routes. Il y a des vieux trains et des bus délabrés ; on sent l’odeur des désinfectants dans l’hôpital qui manque cruellement de moyens, on entend tomber les gouttes des robinets de mauvaise qualité dans l’appartement de fonction minable de Barbara le médecin héroïne du film ; tout semble gris. Pas de musique, à part le bruit du vent dans les arbres qui accompagne Barbara à vélo.
Comme Barbara (formidablement interprétée par Nina Hoss) a fait une demande de sortie de territoire, elle a été emprisonnée et subit une mutation disciplinaire de Berlin dans la province profonde. Mais là aussi elle sera observée par la Stasi et les scènes qui dépeignent l’ambiance de surveillance, de méfiance, de délation jusqu’aux scènes de fouille humiliante se succèdent tout le long du film.
Elle hait le régime totalitaire de ce pays. Son amant prépare sa fuite vers l’ouest et ce qui apparait comme froideur dans son apparence et son comportement, n’est qu’une carapace ; elle veut mettre une distance par rapport à ce qui est pour elle son ancienne vie, le passé, parce que dans sa tête elle n’est déjà plus là. Mais, malgré elle, elle devient sensible aux avances de son collègue de l’hôpital, dont elle se méfie au départ. Petit à petit elle est saisie de doutes concernant ses choix, elle est moins catégorique.
Ce n’est pas un mélange de la comédie « Good bye Lenin » et du drame autour de la Stasi de « La vie des autres ». Le film navigue entre une histoire d’amour et la critique d’un système totalitaire, la RDA et tout ce qu’il y a du bon et de mauvais. Même la Stasi prend des traits humains un instant. Le film tourne plutôt autour de la question : Comment trouver l’équilibre entre un bonheur individuel et une responsabilité morale envers les autres ? Un régime inhumain peut-il laisser place à un véritable amour ? Peut-elle aimer dans ce pays où elle déteste tout dans son intégralité ? Comment et où va-t-elle trouver sa place ?
C’est en femme libre qu’elle choisira et décidera de son destin – on ne vous dévoilera pas la fin…
Un film lent, pesant, mais petit à petit le spectateur est saisi par les personnages et les relations qui les unissent. Certes, tout à fait le genre de film que l’on peut regarder sur petit écran, mais, étant donné la lenteur du rythme, lui prêterait-on la même attention qu’au cinéma ?
Merci pour vos critiques de film, en route nous n’allons jamais au cinéma, sauf à Potsdam, au musée du cinéma.
Nous n’avons pas de TV à bord non plus et c’est la chose qui nous manque le moins, 6 mois sans, quelle paix.
Le ciné c’est pour l’hivernage, on note et on complète la liste.
M.
Le problème c’est de retrouver les films après !
Les questions abordées m’intéressent beaucoup. Trouver le bonheur au sein d’un tel régime ne doit jamais en effet être évident…
Le film démontre très bien son conflit intérieur.
Je ne l’avais pas trouvé si lent que ça. Et puis ça restitue l’atmosphère de l’ex RDA : moins de consommation, moins d’objets, moins de voitures, moins de tout!
La résolution du « problème final » ne m’avait pas convaincue mais c’est un film à voir.
C’est intéressant de voir d’autres avis. Mais nous sommes d’accord – c’est un film à voir !
Et… merci pour ma petite place dans le blogroll!
Avec plaisir !
Moi qui ai vraiment aimé « good bye Lenin » et « la vie des autres », il faut que j’aille voir celui-la. Demain je vais voir le prénom.
Bonne séance !
S’il passe sur le petit écran, je serai ravie de le voir.
Excellente critique comme toujours..
Bonne soirée
C’est le genre de film qui peut passer sur Arte
A bientôt
Pour ma part j’ai été tout à fait séduite par Barbara, le ton, la lumière, les actions lentes empreintes de méfiance … Belle critique!
En parlant d’Arte j’ai vu à la télé hier soir le film « Fish tank », un film anglais, avec un côté Ken Loach. Il a eu des prix lors du festival de Cannes.
Un film, touchant, parfois révoltant car il y a une grande misère pas seulement économique mais aussi intellectuelle et affective . Des personnes un peu « à la marge », paumées, dans une cité défavorisée. Mais attachants malgré tout.
Malheureusement il était en français, quel dommage !
Vous l’avez vu ?
Oui, assez misérabiliste du fait de la misère affective justement…
Merci pour cette critique, je vais pister sa sortie à la télévision.