Avec le dernier livre de Jean-Christophe Rufin, un de nos auteurs préférés, nous retrouvons ce que nous aimons : une histoire sur fond de grande Histoire.
L’histoire de Jacques Cœur né à Bourges, la ville d’où est originaire l’auteur, vers 1400.
« Le moment où il vient au monde est celui du grand basculement. Cent ans de guerre avec l’Angleterre prennent fin ; la papauté se réunifie ; la longue survie de l’Empire romain s’achève avec la chute de Byzance ; l’islam s’installe comme le vis à vis de la chrétienté. Un monde meurt en Europe, celui de la chevalerie, du servage et des croisades. Ce qui va le remplacer c’est la mise en mouvement des richesses par le commerce, le pouvoir de l’argent qui supplante celui de la terre, le génie des créateurs, artisans, artistes, découvreurs. Jacques Cœur est l’homme de cette révolution ». (Postface)
Fils de pelletier, il est devenu l’homme le plus riche de France, grand Argentier de la Couronne. Il a permis à Charles VII de terminer la Guerre de Cent ans. Il symbolise d’ailleurs le passage du Moyen-Age à la Renaissance, Renaissance qu’il découvrira en Italie (il tentera d’introduire le mécénat sur le modèle des banquiers florentins), mais qui arrivera plus tardivement en France. Tenté par l’ailleurs il entreprend des échanges commerciaux avec l’Orient et il développe tous types de commerces.
« Il est peu d’hommes à qui sera donné de traverser tous les mondes, de tout connaître et de tout comprendre. Du plus obscur terroir de la France en guerre jusqu’à l’Orient, des Flandres en Italie, du Languedoc à la Grèce, il visite toutes les terres à quoi se résume à l’époque le monde connu. Cette exploration se double d’un parcours social éminemment romanesque. Parti du peuple il s’élève jusqu’aux rois, au pape, à tout ce que l’Europe compte de grands seigneurs. » (Id.)
Communauté de destin entre Jacques Cœur et Jean-Christophe Rufin qui est le prototype moderne de l’homme complet digne de la Renaissance : médecin (ancien directeur d’Action contre la faim), voyageur, écrivain membre de l’ Académie française, il a été ambassadeur de France au Sénégal et en Gambie et donc, lui aussi, près du pouvoir.
« Pendant mon enfance rude et grise, il fut celui qui me montrait la voie, qui témoignait de la puissance des rêves et de l’existence d’un ailleurs de raffinement et de soleil. Je me devais de lui rendre hommage à la mesure de ce qu’il avait fait pour moi ». (Id.)
Un roman de presque 500 pages, une belle œuvre à savourer pour le récit de cette vie passionnante, pour le rappel de cette tranche d’histoire de France et pour le style élégant de Jean-Christophe Rufin.
Je retiens ce roman car l’époque évoquée m’est assez peu connue et je suis sure qu’il plaira à maman devenue passionnée d’histoire depuis que ses enfants ont quitté le nid.
Peut-être une idée pour faire un petit cadeau ?
J’aime beaucoup aussi les romans historiques donc je note ! 🙂
Ce livre nous permet de découvrir en effet une époque où la France a été ravagée par la guerre de Cent ans alors que l’Italie et l’Orient apparaissent plus développés du point de vue culturel et économique.
Bizarrement, je n’ai jamais accroché avec cet auteur. Quand je lis votre critique, je me dis que c’est un tort … je note !
D’autres romans ou récits sont intéressants comme « L’Abyssin » et « Un léopard sur le garrot ».