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[Cinéma] Les adieux à la reine

Entre la pluie et le vent, nous avons choisi de nous mettre à l’abri. C’est ainsi que  nous avons vu « Les adieux à la reine  » de Benoît Jacquot.

Nous sommes en 1789, à l’aube de la Révolution. Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés…

Derrière les grilles du château, dans les pièces d’apparat mais aussi dans les couloirs sordides, encore protégés des événements extérieurs, se déroule un huis clos d’où émergent trois portraits de femmes : une jeune lectrice passionnée et sensible, une reine capricieuse et inconsciente et une courtisane ambitieuse, toutes les trois liées par une sorte d’amour triangulaire, mais liées aussi par la trahison de cet amour.

 

Le film déroule, certes avec lenteur, ces trois journées de fin de règne mais maintient l’intérêt du spectateur, notamment grâce à une caméra très mobile. Il est d’ailleurs toujours fascinant de voir la reconstitution de l’effondrement d’un monde ; ici l’ancien régime représenté à travers le faste des décors et la somptuosité des costumes mais aussi dans ce qu’il avait de grotesque et de pourri.

Les actrices, qu’elles interprètent les aristocrates, les dames de compagnie ou les servantes, dominent totalement la distribution ; elles sont toutes parfaites, surtout Léa Seydoux,  toute en douceur, jeunesse et dévouement pour sa reine. Des acteurs confirmés (Michel Robin, Jacques Boudet) assurent les second rôles de ce film intéressant et intelligent qui ne démérite pas face au « Marie-Antoinette » de Sofia Coppola.

A la fin la mise en scène de la fuite des Polignac vérifie un dicton, il est évident que  l’habit fait bien le moine…


11 Comment

  1. J’ai cru comprendre que décors et costumes valaient le déplacement, votre critique me conforte dans le sens qu’il faut que j’aille le voir … sur grand écran !

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