Premier roman d’un jeune écrivain turinois, Paolo Giordano, « La solitude des nombres premiers », édité en 2008, a été un best-seller en Italie ; il a remporté le prix Strega, l’équivalent du Goncourt et a été traduit en quarante langues. Né en 1982, l’auteur est diplômé de physique théorique.
Au centre de l’histoire une fille et un garçon, Alice et Mattia, dont les enfances ont été marquées par un épisode traumatisant. Ces deux épisodes sont racontés début du roman et forment une ouverture saisissante, peut-être les plus belles pages du livre, aussi nous ne les raconterons pas !
Nous suivons les personnages pendant 24 ans de leur vie à travers l’enfance, l’adolescence, la jeunesse et l’âge adulte. Dès leur première rencontre alors qu’ils sont adolescents, ils se sentent unis mais par la suite leurs destins vont s’entrecroiser et ils resteront en fait désunis toute leur vie comme, d’après le romancier, ces nombres spéciaux que les mathématiciens appellent « les premiers jumeaux », séparés par un seul nombre pair, proches mais jamais assez pour vraiment se toucher. La métaphore est belle et le jeune scientifique la file pendant tout le roman.
Le traumatisme vécu dans l’enfance provoque chez ces deux êtres des troubles psychologiques et les voue à la solitude car ils fuient tout contact avec ceux qui pourraient leur apporter amitié ou amour, choisissant de rester inconsolables. En effet, autour d’eux parents et amis restent impuissants, maladroits et finalement rejetés.
C’est indéniablement une histoire triste mais racontée sans pathos ni mélo inutile. Le roman d’un jeune auteur qui vaut la peine d’être découvert.
pas encore lu, mais voilà un billet qui m’en fait naitre l’envie! à dénicher donc!
Ah, jamais entendu parlé mais vous m’intriguez !
J’aime bien découvrir de nouveaux écrivains et cette histoire m’intéresse beaucoup.
Je ne connais pas du tout cet auteur mais vous m’avez vraiment donne envie de le lire. Cela semble triste mais intelligent.
Rien que de lire votre article j’ai vraiment envie de me plonger dans ce livre. Par ailleurs j’aime beaucoup la sensibilite litteraire des scientifiques qui sont passionnes par l’ecriture. C’est rare mais quand ils passent a l’action, en general on n’est pas decu.
C’est vrai ! Il faudrait repérer d’autres romans écrits par des scientifiques, nous n’en trouvons pas spontanément…
J’ai lu ce livre dès sa sortie, il est vraiment bien. Ma fille aussi l’a lue.
Par contre je pense que ce livre est plus pour un public féminin.
Et aussi pour un public d’adolescents… d’après votre témoignage on pourrait dire (si le sujet n’était pas aussi triste) que c’est un peu le « comptoir des cotonniers » du roman…