Il y aussi des journées comme ça dans la vie…

Nous avons assisté à un enterrement en Provence sous un ciel extraordinairement bleu et un soleil radieux dans un cimetière entouré d’une forêt de pins !

Des chants provençaux dans la toute petite église nous ont rappelé que nous nous trouvions bien en Provence, une terre douce et rude à la fois, brûlée par le  soleil et le vent.

La défunte était une femme qui aurait pu être un personnage de Pagnol : paysanne et bossue – toucher sa bosse portait chance! – excessive dans ses sentiments et ses paroles. Sous son apparence de paysanne bourrue se cachait une sensibilité et une finesse qu’elle savait si bien exprimer dans ses lettres que nous avons tous gardées.

Lorsqu’elle savait quelqu’un en détresse physique ou morale, elle lui apportait un plat cuisiné par elle avec amour et croyez-le, ça réchauffait le cœur!

Sa fille qui avec une abnégation exemplaire la soigna jusqu’au bout, a rappelé qu’elle lui avait appris la différence qu’on doit faire entre fierté et orgueil, économie et avarice, intelligence et instruction, dans ce monde moderne « aseptisé » qui se fie trop à l’apparence. Dure au labeur, elle lui avait aussi transmis son amour pour ses vignes si difficiles à cultiver dans cette terre de Provence trop souvent aride.

Elle ne voulait pas de fleurs et pas de croix sur son cercueil – elle qui était pourtant si croyante -, » parce qu’elle avait porté sa croix sur son dos toute sa vie et elle ne voulait pas ce jour-là la porter sur sa poitrine… »

Un enterrement en toute simplicité, presque austère, dans une chaleur qui était à la hauteur de l’émotion.

C’était quelqu’un !