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Pour les femmes mais pas seulement...
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Une séparation

On a fait le plein pour la fête du cinéma !

Il y a des films qui sont tellement riches que l’on ne sait pas comment les aborder pour en parler !

Il ne s’agit pas seulement de l’histoire d’un couple et de son divorce, non, la séparation semble acquise. Cette histoire sert uniquement de trame au récit. Le film montre une société iranienne prise dans les traditions ancestrales et l’intégrisme islamiste mais aussi de plus en plus influencée par le mode de vie occidental.

Le film débute par une confrontation entre deux époux dans le bureau d’un juge. La femme veut quitter le pays avec sa fille, le mari veut rester pour s’occuper de son père atteint de la maladie d’Alzheimer. Elle quitte le domicile conjugal et le  mari se retrouve seul face au problème de  garde des personnes âgées .

Au début du film donc rien de spécifiquement iranien : un couple en rupture, leur appartement pourrait être un appartement occidental ; ils sont tous deux non pratiquants ; le mari, papa gâteaux et fils de devoir ; la femme, moderne, indépendante. Entre eux leur fille qui souhaite qu’ils fassent la paix, que tout redevienne comme avant.

Le film bascule avec l’arrivée d’une aide ménagère pratiquante qui accepte contrainte par sa situation (son mari est chômeur)  de garder le vieux monsieur en enfreignant les interdits religieux concernant les rapports homme-femme : être seule avec un homme dans le même appartement, soigné et soignante face au problème de la nudité. Se greffe de plus une histoire d’agression et les voilà confrontés tous aux schémas traditionnels, à l’obscurantisme, au dogme religieux.  Au conflit entre les époux s’ajoute le conflit social. Et là nous sentons tout le poids de cette société théocratique et archaïque.

Sur un sujet différent Asqhar Faradhi suit le même schéma que dans « A propos d’Elly » son précédent film : de jeunes couples iraniens occidentalisés partent en week-end à la mer et là va se dérouler un drame qui va faire ressurgir une mentalité archaïque.

La force de ce film est aussi de nous montrer, sans juger ces personnages pris dans des dilemmes et entraînés dans un engrenage fatal fait de mensonges et de cas de conscience insolubles rendus plus aigus par le poids de la religion.

Nous ne pouvons prendre parti pour la femme et pourtant nous la comprenons mais l’homme aussi. Le spectateur peut difficilement remplacer le juge.

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