C’est notre calendrier allemand, qui nous rappelle que Simone de Beauvoir est morte le 14 avril 1986.
Philosophe et écrivain, grâce à son livre « Le deuxième sexe » elle est devenue un des symboles du mouvement pour la libération de la femme.
Mais il y a tellement eu d’acquis depuis, comme par exemple la contraception, qu’elle peut paraitre » has been » aux jeunes femmes de moins de 30 ans.
Contrairement à la pensée unique, nous ne l’apprécions pas vraiment ni en tant qu’écrivain ni en tant que femme. Le vrai-faux couple qu’elle formait avec Sartre, leur réserve pendant la seconde guerre mondiale, l’engagement beaucoup moins risqué en Mai 68 désacralisent à nos yeux les idoles de St Germain des Prés.
Néanmoins, son influence est toujours là, indirectement. « On ne nait pas femme, on le devient ». C’est elle en premier qui parla du sexe social, transmis par l’éducation et sans Simone de Beauvoir il n’y aurait pas le gender – mainstreaming, que l’on traduit en français par » l’approche intégrée de l’égalité » ; c’est un mouvement qui tente à modifier les rapports hommes-femmes dans les milieux du travail et de la politique.
Nous, Matchingpoints, nous pensons qu’il y a une différence fondamentale dès la naissance ; oui, on nait femme, fort heureusement d’ailleurs. Mais le rôle de l’éducation est de donner des chances égalitaires aux deux sexes, notamment par l’accès à l’instruction, ce qui n’est pas acquis partout dans le monde.
Le marathon continue . . . et, par bonheur, il n’est pas pret de s’arreter ! ! !
L’influence de Simone de Beauvoir est une question, d’autant qu’il faut avoir le temps de la lire pour mieux la comprendre… temps que je n’ai malheureusement pas, comme une majorité de femmes actives, aimant aussi profiter des petits plaisirs de la vie et prendre soin de moi!
Je me souviens, cependant, d’une lecture d’été – on n’est pas obligée de lire le dernier roman sur la plage!-, et de ses critiques du temps que les femmes consacrent à leur apparence. Exaspérant pour quelqu’un qui pense que l’on peut être féministe sans sacrifier le plaisir de se sentir bien et de prendre soin de son corps, de sa santé, de sa présentation…
Il y a, je crois, encore bien du chemin à parcourir pour que le « féminisme » devienne obsolète et inutile, comme en témoigne constamment l’actualité planétaire, et pour clarifier aussi ce qu’est le féminisme!
Merci de m’y avoir fait réfléchir ce matin!
Oui on doit beaucoup à Simone de Beauvoir au moins pour avoir aidé à une prise de conscience. A mon avis il faut même aller au-delà et se poser des questions pour résoudre toutes les formes de domination. Le genre humain opprimé c’est le racisme, le colonialisme, l’exploitation des gosses au travail, bref il y a de quoi faire. Nous les femmes, nous avons encore beaucoup à faire encore, mais n’oublions pas tous les dominés…
Comment mesurer la part de l’inné et de l’acquis dans les différences qui existent entre les hommes et les femmes ?
L’éducation joue un rôle primordial. Or on n’éduque pas les filles et les garçons de la même manière. Même en France, même aujourd’hui.
A la petite fille on va dire qu’elle a une belle robe, une jolie barette, qu’elle ressemble à une princesse …
Tandis que le petit garçon s’entendra dire qu’il est fort, qu’il est costaud, qu’il court vite …
Les différences entre hommes et femmes sont en partie au moins (voire majoritairement ?) culturelles.
Et des personnes comme Simone de Beauvoir ont contribué à faire changer les mentalités. On n’est pas forcées d’adhérer à tout ce qu’elle a écrit ou fait, mais je pense qu’il faut au moins lui reconnaître d’avoir fait avancer les choses … dans notre intérêt.
bien d’accord avec vous Anne. Je suis jeune femme de 29 ans, avocate, et puis vous assurer que sans Simone de Beauvoir, mais également bien d’autres féministes(hommes) bien avant elle sur les travaux desquels elle avait basé son oeuvre, nous serions encore entrain de débattre sur le fait de savoir si nous arrivons à la cheville ou à la moitié de l’homme (je rappelle brièvement que les concepts des sociétés médiévales chrétiennes qui donnaient à la femme la valeur de la cheville de l’homme, et ceux des sociétés musulmanes lui conférant celle de sa moitie…
Mon avis est que les acquis concédés aux femmes (donc reçus des hommes) sont loin d’être glorieux, ils sont tout au plus conformes à l’état de la science (comment continuer d’affirmer que la femme est plus bête, ou plus faible que l’homme à l’ère de la science génétique! Tout comme les théories racistes, les théories machistes n’ont pas résisté à l’épreuve de la science).
Ce que je constate avec regret, est que si nos mères (ou grand-mères) ont lutté jadis pour ne plus être considérées comme des utérus sur pattes, bonnes qu’à reproduire l’espèce, nous sommes reléguées au rang d’utérus écroué sur pattes: L’image de la femme n’a pas évolué, ou plutot, si, un certain temps, puis elle a régressé en même temps que beaucoup de valeurs humanistes et intellectuelles avec la récession mondiale que connaissent nos sociétés occidentales, et aujourdh’ui, il faut pour pouvoir avoir un enfant dans des conditions agreables, être de classe privilégiée( mais les femmes de classes privilégiées ont toujours eu la vie plus douce que le commun des mortelles), soit dépendre de l’homme avec qui l’enfant est conçu: Avec des lois ramenant le maximum du congé de maternité à 4 mois (j’ai bien dit le MAXIMUM, rien n’empêche une manutentionnaire de nuit de reprendre le boulot 5 jrs après son accouchement comme une certaine ex-ministre pour ne pas la nommer), et des congés pathologiques considérés comme superflus et inutiles par les boss, j’estime que notre combat aujourd’hui doit non seulement plus que jamais continuer l’oeuvre de nos aïeules: Aura ou n’aura pas d’enfant la femme qui le souhaite (libre à son compagnon de changer de compagne si cela lui déplait), mais en outre continuer de chercher à acquérir des droits propres au XXIème siècle et tendant à une conception digne de notre temps de l’égalité des sexes: Un droit à la parentalité digne de ce nom et pas réservé aux classes supérieures ou ramené à une peau de chagrin, avec les difficultés métérielles que connaissent aujourd’hui 80% des ménages . Cela veut dire ne pas risquer de perdre son job à coup sur en prenant un congé parental (sans solde donc), cela veut dire un congé de paternité plus long (l’égalité des sexes n’est pas à sens unique) 11 jours quelle blague! LES BEBES c’est pour les « gonzesses »?? et une égalité de droit sur le mode de calcul des trimestres de retraite des cotisations et des avancements de carrière, sans parler bien sur des inégalités de salaires, dont la preuve est si aisée à établir …
Je sais que l’heure est aux discours économistes défaitistes » c’est la crise de la globalisaiton! il faut travailler plus pour gagner moins, qu voulez vous c’est le jeu des marchés! et pour toi ma ptite lucette, ce sera encore 20% de moins! » mais en ces temps sombres, je pense que la lutte pour les droits des femmes est encore plus importante à mener… si on souhaite bien-sûr laisser à nos filles une société meilleure que celle que l’on a trouvé, ou bien :on peut leur laisser une société moins accueillante pour elles: c’est notre choix, et c’est notre responsabilité.
A bonne entendeuse ;-)!
En période de crise et de chômage il est sûr que les femmes courent toujours le risque d’en faire les frais et se voir renvoyées au foyer.
La question des inégalités hommes-femmes est très complexe. Je trouve ce sujet passionnant. Chaque année à l’occasion de la journée de la femme, on peut voir et entendre des émissions passionnantes sur le sujet, mais aussi toujours des gens pour dire « quelle inégalité ? ».
Quelques éléménts de réponses :
Dans la société pour laquelle je travaille, les salariés sont majoritairement des femmes. Mais plus on monte dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes ! Et c’est malheureusement le reflet de la situation de la plupart des entreprises en France.
De plus en plus de femmes travaillent mais les tâches ménagères sont assurées à 80 % par des femmes !
Des exemples, il y en a plein. Il faut en faire deux fois plus pour être reconnues.
Alors oui, en effet, il faut continuer à lutter pour le RESPECT.